Marie Hélène Sauner-Leroy

Marie Hélène Sauner-Leroy

La photographie, un outil d’analyse des transformations sociales ? L’album de naissance en Turquie

Marie-Hélène Sauner analyse sa pratique photographique dans la Turquie contemporaine, en contrastant ses usages de la photographie en milieu rural dans les années 1990 et sa participation, en tant que photographe, à l'engouement récent pour la photographie de naissance dans les maternités d'Istanbul. Anthropologue, Maître de Conférences, Université Galatasaray (Istanbul), Institut d’ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative, (Aix-en-Provence).

DOI : https://doi.org/10.34847/nkl.2abcj536

« Renoncer à la figure humaine représente pour la photographie l’objectif le plus irréalisable ». Walter Benjamin, « Petite histoire de la photographie », Études photographiques, 1, nov. 1996 :7.

« Nous avons envie de croire à la réalité de l’image, alors qu’elle n’est qu’une image de la réalité ». F. Laplantine, « Penser en images », Ethnologie française, XXXVII, 2007 :50.

Utilisée depuis longtemps comme source de nombreux travaux d’historiens, la photographie de famille est digne d’intérêt pour tout chercheur en sciences sociales. Elle permet de confirmer ou infirmer une hypothèse, de comprendre le fonctionnement de certains artefacts et peut aussi, comme les archives écrites, servir de preuve. Pourtant, comme n’importe quelle source, elle présente dans le même temps des inconvénients qu’il est nécessaire d’avoir en tête lors de son utilisation. En effet, dans le cadre d’une recherche en sciences sociales, l’objet photographique doit pouvoir être replacé dans son contexte et son interprétation doit reposer sur une enquête, d’autant plus si le chercheur se trouve sur un terrain qui lui est culturellement étranger. Jusqu’à présent, les travaux d’ordre sociologique sur la photographie de famille ont essentiellement concerné des sociétés occidentales. Après avoir décrit l’utilisation de la photographie dans nos recherches, nous présentons ici l’état d’un travail en cours sur la photographie de naissance ; ce faisant, nous poursuivons une interrogation plus ancienne sur les transformations sociales en Turquie, notamment dans le domaine de l’intimité.

La photographie : du moyen à l’objet

Mes travaux de recherche en Turquie ont débuté en 1985 et mon utilisation de la photographie remonte au début des années 1990. Cette période fut celle du terrain, localisé dans deux villages de la région de la Mer noire occidentale et de la région égéenne. Mon sujet de recherche portait sur l’alimentation. Jacques Barrau, alors professeur au Muséum d’Histoire naturelle, me demanda de prendre des photographies de plantes. C’est essentiellement pour cette raison que je décidai de m’acheter un appareil photo argentique et deux objectifs dont un zoom((Il s’agissait d’un appareil Konica TC-X, disposant d’un objectif 50mm, et d’un zoom Sigma (75-300mm). J’avais essentiellement des diapositives, mais aussi quelques pellicules couleur papier pour les clichés qui m’étaient demandés expressément.)). Rapidement, l’utilisation de l’appareil photographique ne s’est pas limitée au domaine botanique. Les prises de vue me servaient aussi pour compléter mes notes, notamment lors des moments ritualisés où il était difficile de retenir la totalité des informations sans l’appui de ces clichés. La photographie était donc au départ essentiellement une façon de compléter mon travail de terrain.

Toutefois, comme le note Sylvaine Conord (2007 : 14), l’interaction entre le terrain et l’anthropologue détermine aussi la forme que prennent les clichés. Ainsi, le fait que je sois continuellement avec l’appareil photo amena d’autres utilisations : les enfants s’y intéressaient de très près et eux, ou leurs parents, demandaient des photos. Les personnes que je côtoyais m’ont également fait des demandes, créant par là-même des données significatives. Dans leur très grande majorité, ces clichés, qui me furent souvent demandés lors de mariages, de circoncisions ou de fêtes religieuses, sont proches des photographies de famille. Parfois la pose se faisait devant une tenture ou un tapis accroché au mur ; il s’agissait alors de faire poser des membres de la famille présents pour la fête mais habitant hors du village. Le décor était choisi par les personnes qui demandaient le cliché. Il m’est arrivé aussi de prendre une photo de mariage jaunie d’un couple âgé sur leur demande, afin que la photo soit protégée et qu’ils puissent la donner à leurs enfants.)). Les enfants étaient toujours photographiés en groupe ou entourés d’adultes, jamais seuls.

La photographie a pu aussi être utilisée comme « preuve » dans le cadre des rites de circoncision ou du mariage. Ainsi les clichés bien connus des invités au moment où ils attachent un billet ou une pièce d’or sur le vêtement des mariés ou du jeune garçon. Ou encore ceux de l’acte rituel lors de la circoncision, comme cela m’a été précisément demandé dans les années 1990 (Sauner-Leroy, 2008 : 54). Dans certains cas, une mise en scène est effectuée pour d’autres raisons, que seule la connaissance du contexte (ou éventuellement une enquête) peut mettre au jour. Les éléments du contexte de prise de vue (Conord, 2007 : 18) occupent ainsi une place primordiale si l’on considère l’utilisation des clichés du point de vue anthropologique. La photographie seule, sans l’apport de ces divers éléments, reste en partie muette et peut même donner lieu à des interprétations erronées.

Un autre élément important dans l’utilisation des photographies à des fins de recherche en sciences sociales est éthique. À l’époque de ce terrain, au tout début des années 1990, certaines femmes ne voulaient pas être photographiées, sans que cela soit une position partagée par toutes. De manière à travailler plus facilement, j’ai donc choisi de prendre des photos ne comportant des individus qu’avec leur accord. Ceci m’a obligée à réfléchir à des cadrages particuliers, comme le zoom sur les mains, les gestes (fig. 1 et 2 : exemples de cadrages excluant les visages). Pour les autres photos, en dehors de celles pour lesquelles j’ai eu un accord express, j’ai opté pour leur non diffusion, ce qui n’était pas gênant en soi puisqu’elles n’étaient au départ pas prises pour être montrées.

Figure 1. Préparation de la pâte à Baklava, 1992, Akçakoca (M.-H. Sauner)

Figure 1. Préparation de la pâte à Baklava, 1992, Akçakoca (M.-H. Sauner)
Figure 2. Repas champêtre pris entre femmes à l'occasion de la fête d'Hidrellez (6 mai), Akçakoca, 1991 (M.-H. Sauner)

Figure 2. Repas champêtre pris entre femmes à l'occasion de la fête d'Hidrellez (6 mai), Akçakoca, 1991 (M.-H. Sauner)

Il en va tout autrement maintenant, à l’époque des réseaux sociaux et du partage de photographies quasi instantané. Beaucoup des anciens enquêtés fréquentent ces réseaux et me demandent parfois d’anciennes photos, qu’ils rendent publiques ou non par la suite. L’attitude face à l’image a totalement changé puisqu’elle permet de diffuser à ses connaissances la mise en scène de sa vie : mariage, travail, naissance, sortie entre amis, tourisme. De « privée » la photographie a intégré le domaine public extrêmement rapidement. Elle participe au phénomène de reconnaissance sociale : le site de Facebook permet ainsi de se mettre en scène, de se présenter socialement aux autres de manière parfaitement convenable et, par là même, de s’auto-confirmer comme socialement intégré.

Les sentiments sont mis en scène, que ce soit pour des fiançailles, un mariage ou un décès. Une seule photo sert de message : par exemple, la photo d’une personne âgée correspond généralement à l’annonce de son décès. La photographie sert de preuve d’une relation, d’un statut, éventuellement d’un sentiment et cet usage a été largement généralisé par le phénomène des « selfies ». Ce n’est pas ou plus un souvenir, c’est une preuve éphémère qui limite l’interprétation donnée à l’image (Laplantine, 2007 : 54).

Cette fascination pour l’image maintient cependant sur les réseaux sociaux des règles de présentation de soi qui sont celles admises par l’entourage social. Ainsi cette photo de nouveau-né prise en 1991 (fig. 3). C’est avec l’éventualité d’une publication sur Internet qu’est apparue une problématique particulière. En effet, sur le cliché originel, le foulard est légèrement ouvert sur la gorge et c’est cette ouverture qui a dû être retouchée techniquement pour que l’entourage donne son accord en vue d’une publication qu’il souhaitait par ailleurs. En d’autres termes, la norme, qui n’était pas claire pour moi à l’époque du cliché, le devient en raison même d’une apparition de l’image dans le domaine public ; les règles du port du voile deviennent ainsi plus nettes((De la même manière, il n’est pas possible de publier la photo d’une femme qui a décidé de se voiler postérieurement à la prise de vue : le cliché ressort dès lors du domaine de l’intime et doit être retiré à la vue.)). Lors de la prise de vue, ce cliché était destiné à un usage privé, familial. Or, la publication, quelque vingt-cinq années plus tard, fait ressortir la « norme » implicite qui apparaît avec la possibilité du regard extérieur au cercle familial : le port du foulard « lâche » ne présente absolument aucun inconvénient tant qu’il est confiné à un usage intime, mais il ressortit à d’autres règles dès lors que l’on passe dans le domaine public. Il est donc devenu problématique dans l’optique d’une publication.


Figure 3.

Après cette première étape, je me suis intéressée aux changements dans les pratiques survenus sur une vingtaine d’années et j’ai aussi pu élargir mon terrain à Istanbul. Cela a été facilité par le fait que je réside et enseigne à Istanbul depuis 2004. L’usage de la photographie est devenu plus ponctuel et spécifique. En effet, son utilisation s’étant généralisée, la plupart des enquêtés ont eux-mêmes la possibilité de prendre des photographies. Ils sont par conséquent moins demandeurs et produisent des clichés qui peuvent dès lors constituer des données à interpréter. La place de la photographie a ainsi changé dans ma pratique pour devenir une donnée à part entière. Dans le cadre de la préparation d’une exposition au MuCEM, j’ai par ailleurs fait des enquêtes sur le mariage et la circoncision en Turquie((Ce travail, venu s’ajouter à une réflexion plus ancienne à partir de mes observations, a donné lieu à publication en 2008 : « La circoncision, le mariage et le corps : une blessure en partage (Turquie contemporaine) », Journal des Anthropologues, 112-113, 47-74.)). Lors de ce travail de terrain, les objets et le matériel visuel ont servi largement de support aux entretiens.

Évolution du tissu social et photographie de famille

Les travaux de sociologie montrent que l’usage de la photographie de famille par les particuliers correspond à la démocratisation de la technique photographique et révèle par ailleurs un changement de société important, qui laisse plus de place à l’individu et à son intimité. Pour la France, cette période se situe dans les années 1970. Avant cette date, les photographies présentaient essentiellement des moments institutionnalisés ou socialement reconnus de la vie de la famille. Après cette date au contraire, les clichés laissent la place à des moments autrefois cachés comme la grossesse (Irène Jonas, 2008 : 3).

Dans la Turquie contemporaine, qui suit de près les pratiques américaines du numérique, l’usage des réseaux sociaux sur Internet et celui des applications permettant de diffuser instantanément des images sur les téléphones portables se sont généralisé. Autrefois, les photographies de famille apparaissaient essentiellement dans les intérieurs au salon, sous la forme de photographies du couple ou de leurs enfants, le jour de leur mariage ; éventuellement celle du fils en tenue de soldat. Hors du temps, sans lien avec un événement qui pouvait être daté, bien que prises lors d’occasions particulières, elles servaient ou servent encore de présentation du réseau familial et de la filiation (Fliche, 2007 : 196-197). Ainsi cette famille vivant à Istanbul, dont aucun des enfants trentenaires n’est encore marié, qui expose dans son salon les photographies de mariage d’un neveu agnatique, de ses fils et de leur circoncision.

D’autres changements concernent plus particulièrement les sphères masculine et féminine. Autrefois, ce qui touchait à la naissance était du domaine féminin et le simple fait de l’évoquer publiquement en s’adressant à un homme pouvait, dans certains contextes villageois, être considéré comme honteux((Notes personnelles de terrain, Akçakoca, 1992.)). Les attributs et limites associés aux genres étaient plus clairement tracés. La naissance est désormais devenue publique et les hommes s’y laissent associer plus volontiers. On peut voir dans ce phénomène l’un des nombreux indices de la transformation en cours du domaine de l’intimité.

Cette transformation est à replacer dans le contexte d’un changement social important en Turquie, changement qui transparaît dans l’attitude adoptée face à l’enfant. Si l’on se reporte à la description de la « bébéphilisation » dont Martine Segalen a été témoin((“Pendant des siècles, la naissance d’un enfant n’était guère l’occasion de l’attente émerveillée qu’elle est aujourd’hui dans les pays occidentaux. Sa venue était une évidence et son décès une forte probabilité. Aujourd’hui, on conçoit des enfants quand on le veut et c’est leur absence qui inquiète ou marginalise ceux qui n’en ont pas. La société est devenue « bébéphile ». Quand j’étais enceinte, on se cachait en fin de grossesse. Aujourd’hui, les personnalités mettent en avant leurs grossesses. Mais cette attention marquée à l’enfant n’a pas que des conséquences négatives : la préoccupation de l’enfant se marque aussi dans les politiques publiques qui soutiennent le travail des femmes.” http://www.pelerin.com/L-actualite-autrement/Portrait-d-une-famille-d-aujourd-hui/De-l-enfance-a-l-adolescence/Quelle-place-pour-l-enfant)) pour la France, les similitudes avec le processus en cours en Turquie apparaissent clairement.

Autrefois, la naissance était intégrée totalement à un ensemble de rites dont celui du mariage et de la circoncision (Sauner-Leroy, 2008). Le corps des hommes et des femmes était préparé, façonné en vue du mariage puis des naissances. La femme intégrait la famille de son époux et c’est celle-ci qui prenait en charge les enfants. La généralisation de l’éducation sur une longue durée (passée à 8 ans en 2004 puis 12 ans en 2012), associée au système des concours qui permet une ascension sociale, a entraîné un allongement significatif des années d’études. Les jeunes se marient plus tard. En 2013, l’âge moyen du premier mariage est de 26,8 ans pour les hommes et 23,6 pour les femmes (TUIK 2013((Statistiques concernant les femmes en Turquie : http://www.tuik.gov.tr/PreHaberBultenleri.do?id=18619)). Entre 2002 et 2010, le nombre d’hommes et de femmes vivant seuls a doublé et le taux brut de nuptialité a décliné entre 2007 et 2009 (Ak Akyol et Okten Gulsoy, 2014 : 290-291). Parallèlement, le nombre de divorces est passé à 1,65 pour mille en 2013 pour l’ensemble de la Turquie et 2,2 dans la région égéenne (TUIK 2013).

Si le taux d’emploi féminin est de 27,1% en 2013, les femmes participent à hauteur de 30,8% à l’économie du ménage. Mais ce taux augmente avec le niveau de formation des femmes pour atteindre plus de 70% dans les catégories supérieures (université).

Enfin, probable résultat d’une politique de santé, en 2003, 70% des femmes ont été suivies par un médecin durant leur grossesse, mais ce chiffre a atteint en 2013 les 98%((Idem.)).

Tous ces éléments ne font que confirmer les importants changements en cours, vers une autonomisation des femmes instruites et la généralisation d’une prise de distance relative face à l’univers normatif de la famille. C’est dans ce contexte qu’il convient de replacer l’apparition des photographies de naissance. En effet, la famille nucléaire tendant à s’autonomiser, c’est l’enfant (sur lequel les projections sont toujours possibles), qui en devient le centre.

La photographie de naissance

C’est un travail sur le mariage et la circoncision (publié en 2008) et reposant sur une observation de longue durée suivie d’un autre sur les techniques de développement personnel (2014) qui m’a poussée à cerner de manière plus précise les évolutions au sein de la société turque, notamment dans le domaine de l’intime. C’est essentiellement dans cette optique que je me suis intéressée aux naissances. À la même époque, la photographie a pris une place plus importante dans ma pratique grâce à des stages de formation, et c’est donc la conjonction de ces deux éléments qui m’a poussée à aborder ce thème à partir des photos de naissance, phénomène assez populaire en Turquie depuis quelques années.

Problèmes de l’enquête

Les photographies prises lors des naissances en Turquie sont produites soit par une connaissance, soit par un photographe professionnel choisi par les parents ou travaillant pour l’établissement hospitalier. Ici, la photographie est donc essentiellement un donné à analyser, elle préexiste à l’enquête. Par ailleurs, le fait que les photographies ressortissent du domaine familial et que l’on fasse appel à des professionnels entraîne un certain nombre de difficultés au niveau de l’enquête et du recueil des données. À cela, il faut ajouter des contraintes techniques spécifiques.

Recueil des données 

Afin de pouvoir effectuer moi-même des photographies de naissance, j’ai tout d’abord suivi personnellement un enseignement de 12h (réparties sur 4 semaines) sur ce thème, destiné à des photographes amateurs. Ces cours m’ont apporté de nombreuses informations : sur les préparatifs (repérage, arrivée sur les lieux, entente préalable avec les futurs parents, le personnel de l’hôpital, déroulement, etc.) ou encore sur le traitement technique de l’éclairage artificiel (lumière trop crue qu’il faut savoir atténuer, jeu sur les contrastes, trouver le bon angle de prise de vue, etc.).

Les enquêtes sur le rôle des photographies de famille et le sens qui leur est donné se sont révélées difficiles, d’abord parce que toute femme ayant accouché ne fait pas faire automatiquement des photographies de naissance. Ensuite, les très nombreux photographes professionnels spécialisés dans ce type de clichés sont souvent assez réticents à accepter un entretien. Cette activité est sujette à une concurrence farouche (le prix d’une commande peut varier selon les options entre 1000 et 5000 TL((Au 28.10.2016, 1 euro correspond à 3,40 TL. Les prix varient donc entre environ 300 et 1500 euros. À titre de comparaison, le revenu mensuel minimum est, en 2016, de 1300 TL.)) et par ailleurs, ces professionnels ont du mal à dégager du temps en dehors de leur activité de photographe. J’ai dû me résigner à envoyer des questionnaires par le biais de la messagerie électronique et à limiter pour le moment mes entretiens. Aucun entretien n’a été fait avec un homme, bien qu’il existe aussi semble-t-il des photographes hommes qui prennent des clichés de naissance.

À ces données ont été ajoutés des éléments obtenus sur les sites Internet des photographes qui proposent des albums de photographies de naissance et parfois des vidéos. Les tarifs pratiqués, mais aussi la généralisation des appareils photo intégrés aux téléphones portables, font que le recours à des photographes reste réservé à une classe sociale assez aisée. Toutefois, la multiplication même des professionnels et leurs témoignages semblent indiquer que cette pratique tend à s’étendre.

Contraintes techniques 

Les prises de photographies à l’occasion d’une naissance constituent une activité chargée émotionnellement et sa mise en place demande une organisation particulière. En effet, le photographe doit être prêt bien avant la naissance proprement dite et s’être préparé à répondre à toutes sortes de problèmes qui pourraient survenir : il est impossible de faire rejouer le moment clé de l’arrivée du bébé. De ce point de vue, le contexte de la prise de vue devient important : il est nécessaire par exemple d’obtenir à la fois l’autorisation du personnel soignant, de l’administration et du médecin obstétricien.

Il faut par ailleurs savoir si la naissance sera « naturelle » ou non. Lorsque la naissance est « naturelle », personne ne sait exactement à quel moment elle aura lieu et cela demande donc au photographe de dégager un temps beaucoup plus long. Cela se ressent sur les prix pratiqués. De manière générale, les établissements et souvent les praticiens préfèrent prévoir l’accouchement ; le nombre de césariennes en Turquie a augmenté depuis une quinzaine d’années et il est plus important que celui des naissances naturelles((Comme le souligne D. Sezgin, ce phénomène est révélateur de la médicalisation du corps des femmes (2011 : 70-71).)).

Peu avant la naissance, le photographe et les futurs parents s’entendent sur le nombre de photos (choix des albums) et le type de clichés (lieu des prises de vue). Toutefois le photographe est généralement laissé libre, les parents l’ayant choisi soit en fonction de sa sensibilité artistique soit en tant que connaissance dont ils apprécient le talent.

Techniquement, il faut souligner, d’une part, que les lieux sont en général exigus (la salle d’opération, mais aussi la chambre d’hôpital) et, d’autre part, que la lumière artificielle présente le risque de surexposer les scènes. L’utilisation du flash étant interdite, il faut maîtriser parfaitement son appareil car il n’est pas possible de faire des réglages minutieux en si peu de temps. Toutefois les développements récents dans la technique facilitent le travail du photographe.

La solution adoptée par la très grande majorité est de proposer des albums en noir et blanc. Cette présentation renforce l’aspect « intimiste », mais permet aussi de rendre la lumière artificielle beaucoup moins crue, comme le montrent les clichés ci-dessous (fig. 4 et 5).

Figure 4.
Figure 5.

Le professionnel doit aussi jouer avec l’exiguïté de la pièce (fig. 6 et 7).

Figure 6.
Figure 7.

Le photographe choisit certains clichés en jouant sur le registre symbolique, ou celui des émotions : regards échangés entre les parents et avec l’enfant, mais aussi plus simplement zoom sur une paire de chaussons, un jouet, les pieds ou les mains du nouveau-né (fig. 8).

Figure 8.

Que montre la photographie de naissance ?

Plusieurs étapes avant la naissance

Pour l’homme comme pour la femme, mais d’un point de vue différent (maternité/descendance), l’enfant est lié à l’identité sociale en tant que père ou mère. Par ailleurs, le mariage est généralement pensé en lien avec la procréation. Le rôle central qu’occupe la maternité pour l’identité féminine explique probablement pourquoi un rituel américain comme le babyshower (cérémonie organisée par les amies de la femme enceinte à quelques jours de son accouchement) a été accepté puis importé rapidement((Tout le monde n’organise pas ce rituel qui reste cantonné aux catégories sociales aisées.)). Il est possible de se faire une idée du déroulement de ce rituel grâce aux vidéos présentées sur un site spécialisé (http://www.kisabifilm.com). L’attention est portée sur le fait que la jeune femme devient mère : les panneaux « XX devient mère ! » sont bien en vue dans la pièce. Préparé et organisé par les amies, ce rituel correspond à une sorte de fête d’enterrement de vie de jeune fille et a lieu juste avant l’accouchement. Ainsi, c’est bien plus la maternité que le mariage qui instaure la femme dans son identité sociale et ce rite (de séparation) organisé juste avant la naissance désigne bien celle-ci comme le moyen d’atteindre le statut social reconnu et attendu pour les femmes, celui de « mère ».

La naissance

La naissance correspond à un moment charnière puisque le couple ne sera définitivement plus le même avec l’arrivée du bébé et que le statut de chacun change : la femme devient mère et son mari père.

D’après les réponses des photographes, nos observations et les albums consultés, les photographies présentent à la fois un caractère documentaire et intimiste. Les moments privilégiés par les professionnels et par les parents, d’après les professionnels enquêtés, sont : une photographie de grossesse, si les parents la demandent ; les préparatifs dans la chambre d’hôpital, l’attente des futurs parents puis la naissance (lorsque le médecin tient le bébé ; lorsque la mère le tient pour la première fois) ; les premiers soins ; l’arrivée du bébé dans la chambre ; ses premiers contacts avec les parents ; l’allaitement puis les poses avec des membres de la famille, ces dernières n’étant pas toujours présentes dans l’album. Le photographe peut aussi agrémenter l’album avec une photo de la porte décorée de la chambre (où apparaît le prénom du bébé) ou encore celle de la boisson rituelle, « le sirop de l’accouchée » (lohusa şerbeti), offerte par l’établissement (fig. 9).

Figure 9. Cliché : M.-H. Sauner, Istanbul, 2013. Sirop de l'accouchée (lohusa serbeti) offert par l'établissement.

Figure 9. Cliché : M.-H. Sauner, Istanbul, 2013. Sirop de l'accouchée (lohusa serbeti) offert par l'établissement.

Les entretiens font ressortir deux éléments dans la demande des parents : d’une part, l’aspect intimiste des photographies et, d’autre part, le « ressenti » qui doit en émaner :

« Le zoom sur les pieds », « Quand le papa voit arriver l’enfant dans le petit lit. » (Une jeune femme enceinte au moment de l’entretien et qui a choisi ces poses en regardant les sites spécialisés).

« J’aime particulièrement trois photos :

– Celle du visage du bébé, il n’a pas encore ouvert les yeux ; il est encore dans l’entre-deux, sans être réellement là ; l’être humain est ainsi lorsqu’il naît, il ne sera plus jamais dans cet état ensuite.

– une autre où je suis en train d’allaiter et j’échange un regard avec mon mari, nous nous sourions ; c’est la première fois que nous sommes trois, avec l’enfant que nous avons « fait ».

– Enfin une photo où l’on me voit me pencher sur le bébé qui dort. Ma mère aussi a beaucoup aimé cette photo, elle représente pour moi la première photo de mon rôle de « mère ». Quand je vois cette photo je pense que moi aussi j’étais petite puis j’ai grandi et je suis devenue mère. » (Une jeune femme de 30 ans ayant accouché un an auparavant)

Les photographes corroborent également l’importance de cet élément :

« Les photographies de mariage sont surtout constituées par des montages et poses, l’important à ce moment-là c’est l’esthétique de l’image. Mais pour la photographie de naissance, l’important est qu’elle reflète les émotions qui sont vécues. Elles sont plus naturelles et reposent sur la beauté des sentiments » (Femme photographe de 37 ans)

L’aspect technique ou esthétique de la photographie, prérequis pour les clichés pris par des photographes, passe complètement au second plan. Le cliché doit rendre compte de l’émotion. Cet aspect apparaît clairement sur plusieurs images prises par Aylin Çagli (consulté le 28.10.2016).

Les entretiens font tous remonter la diffusion des photographies de naissance à une dizaine d’années (2005), avec une intensification depuis quatre ou cinq ans. Ainsi, l’enfant prend peu à peu une importance capitale pour le couple, devenu une entité recherchant son indépendance. La photographie montre presque littéralement ce changement puisque par sa conception même (choix de l’angle de vue), elle se centre sur lui. Cela nous conforte pour établir un parallèle avec l’évolution perçue par Irène Jonas pour le contexte français, où l’enfant est devenu le centre du couple : « Preuve vivante de l’amour des conjoints, (il) incarne les désirs et les choix des parents et est considéré comme une valeur en soi » (2008 :6).

Le choix du cadrage et de l’angle de vue est bien révélateur de ce processus et l’aspect intimiste montre en quelque sorte ce bonheur au sein de la famille restreinte. Ainsi, les proches, s’ils sont pris en photo, ne sont volontairement pas ajoutés dans l’album qui sera remis au couple. Toutefois, ils pourront être présents sur le CD-Rom ou sur des photographies placées hors album.

Le couple et la famille

Les photographies de naissance semblent mettre fidèlement en scène l’importance de chacun. Le bébé reste au centre, puis viennent la mère, le père et les autres membres de la famille. Elles mettent en scène le couple et son enfant et, si elles font la part belle à la mère, elles ne se focalisent pas uniquement sur elle. Les parents vivent intensément ce moment et apprécient les photos qui leur permettent de se le rappeler ; les photographies rendent ces moments « immortels », comme le rapportent plusieurs des photographes enquêtés.

L’interaction entre le photographe et son sujet pour la réalisation du cliché a déjà été soulignée (voir Werner, 1993 : 56). Il est possible de noter ici cette intervention dans le fait que les photographes se focalisent sur la famille nucléaire et participent ainsi à sa définition. Les autres membres de la famille ne sont pris que par défaut si l’on peut dire :

« Ma priorité, c’est de prendre des photos de la mère, du père et de l’enfant. Mais d’un certain point de vue, il s’agit d’un documentaire. C’est pour cette raison que j’inclus dans le cadrage les émotions et les personnes qui partagent ce moment précis » (Photographe, femme, 37 ans).

Les réponses des photographes sont formelles, c’est la mère qui est généralement à l’origine de la demande, mais le père les apprécie ensuite. Il peut arriver cependant que le père soit à l’origine de la demande (une enquêtée). Ainsi s’il apparaît en retrait, les photographes notent qu’il s’essaye aussi lentement à son rôle de père:

« La mère est tout de suite dans son rôle de mère ; les pères sont plus paniqués, ils ont du mal à tenir le bébé » (Une femme photographe, 42 ans).

La première chose qui me vient à l’esprit c’est que le père reste plus spectateur de la naissance. J’aime photographier ces moments où il cherche à s’adapter à la situation, son embarras, le fait qu’il ne sache pas comment se comporter » (Une femme photographe de 35 ans).

Certains photographes sont présents lors de la naissance proprement dite, d’autres non. Dans ce cas, ils se retrouvent pour un temps mis à distance, comme les autres membres de la famille. L’un des moments clés pour le photographe, les membres de la famille et le père est celui de la première toilette du nourrisson. Cette toilette est effectuée par la sage-femme aux yeux de tous puisqu’une grande vitre permet d’en suivre toutes les étapes. Ensuite le bébé est amené auprès de la mère et c’est à partir de ce moment qu’interviennent éventuellement les membres de la famille qui sont présents (fig. 10).


Figure 10. Suivi de la toilette du nouveau-né par la famille (M.-H. Sauner, Istanbul, 2013).

La mise à distance du reste de la famille apparaît clairement sur certains clichés de Aylin Çagli (Voir http://vegaphotoart.com/index.php/portfolio/dogum-hikayesi/, consulté le 28/10/2016).

C’est bien le passage à une famille « véritable » qui est ici photographié, le couple changeant de statut à cette occasion. Le mariage autorise la vie commune, la naissance fonde véritablement la famille et instaure les parents en tant que père et mère.

« Pour un couple, c’est avec la naissance du bébé et la transformation de la relation à deux personnes (mari et femme) en un trio qu’il se sent être réellement devenu une famille. Et avec les photographies de famille, il trouve un moyen de voir quel « saut » incroyable il a fait grâce à un regard extérieur » (Une femme photographe de 35 ans).

L’intimité comme pression sociale

Enfin, un dernier élément transparaît dans les entretiens : l’image comme moyen de conformité et de prestige social. Les réponses à la question portant sur les raisons pour lesquelles les couples désirent avoir des photos de naissance sont assez unanimes : ce sont surtout les femmes qui sont demandeuses et les raisons attribuées à cela, lorsqu’elles sont données, sont les suivantes :

« Elles sont plus ouvertes aux nouveautés et elles veulent plus souvent faire ce qu’elles ont vu ou entendu chez leurs connaissances » (Femme photographe de 37 ans).

« C’est la mode » (Plusieurs réponses).

« Les femmes veulent tout ce qui est à la mode ; les femmes désirent sans limites » (Une femme photographe, 32 ans).

« C’est un peu pour faire bien ; j’ai aimé les photos vues chez une amie » (Une jeune femme enquêtée, 32 ans).

Le regard des autres et la conformité sociale sont donc importants ici. Nous l’avons noté, le recours aux photographies de naissance est encore limité, compte tenu de leur coût financier((Il faut préciser aussi que durant la période critique des 40 jours et plus généralement de la petite enfance, beaucoup de femmes cherchent à préserver leur enfant du « mauvais œil » (nazar) et ne permettent pas par exemple la circulation très intense des photographies.)). C’est pourquoi il est possible de considérer qu’il s’agit aussi d’exposer son statut social. Comme pour les albums de famille, l’album de naissance fonctionne comme signe extérieur de richesse.

Mais la photographie est plus que cela. Elle fonctionne aussi comme preuve. Chacun a conscience de cet aspect surtout dans le cas des photographies de naissance où le professionnel certes donne un CD-Rom, mais aussi un album photo. Les photographies que ce dernier inclut sont tirées sur papier et sont en nombre limité. Elles sont en grande partie choisies par le photographe en concertation avec le couple en fonction des critères mis en avant par les professionnels : le caractère documentaire et le fait que les émotions y apparaissent clairement. L’album ne comprend généralement que des photographies en noir et blanc.

Une enquêtée (30 ans) a noté que la présence d’un photographe avait transformé l’attitude des proches, chacun tenant absolument à être pris avec le nouveau-né, exactement comme lors des mariages.

« Il y a eu énormément de photos prises, des photos non naturelles… Probablement pour pouvoir dire : « J’y étais », pour être inclus dans la mémoire ».

Les proches sont en effet, nous venons de le voir, relégués en quelque sorte à la marge. Les individus qui s’effacent un peu sont les membres de la famille, les beaux-parents des deux côtés. Pourtant, chacun tentera d’intervenir en apparaissant sur les photographies. Toutefois, comme le note la jeune femme de l’extrait précédent, ces photographies sont peu naturelles, elles s’éloignent donc du cliché recherché par le photographe.

Ici apparaît une contradiction qui ressort clairement des données que nous avons réussi à obtenir et qu’il faudrait malgré tout confirmer. La focalisation sur l’album de naissance correspondrait assez à ce qu’a noté Irène Jonas pour le contexte français : celle de la volonté de constitution d’une « mémoire « personnelle » qui ne soit plus uniquement marquée par les rituels classiques familiaux » (2007 : 8).

Toutefois, si l’on se réfère aux entretiens, il apparaît dans le même temps une conformité aux pratiques du groupe social auquel le couple appartient. D’un côté, il y a une tendance à constituer le couple et l’enfant sous la forme d’une famille nucléaire et en tant que cellule indépendante ; de l’autre apparaît une très forte conformité aux règles du jeu social par le biais des pratiques de son groupe d’appartenance (voisins, famille, amis). Il faudrait aussi parler des efforts plus ou moins réussis des mères de chacun des conjoints pour s’imposer dans le désormais très restreint cercle de la famille nucléaire et pour s’approprier l’enfant, notamment en montrant son savoir-faire. Il est cependant difficile d’avoir des données claires sur ce sujet qui fait l’objet d’une forme de censure puisque l’image qu’il convient de donner reste celle du bonheur familial :

« J’ai eu parfois l’impression que l’accouchée avait du mal à jouer son rôle de mère parce que c’est un moment où chaque parent du couple partage intensément son expérience. Mais c’est un moment de félicité et chacun, même s’il y a des frictions, partage le bonheur de cet instant » (Femme photographe de 37 ans).

Cette contradiction nous renvoie vers la thèse développée par Anthony Giddens (2004 [1992]) concernant la transformation et l’extension du domaine de l’intimité. Pour lui en effet, « la transformation de l’intimité suscite des changements de nature psychique aussi bien que sociale (…). En tant que potentialité, la démocratisation de la vie personnelle s’étend de façon fondamentale aux relations d’amitié, (…) aux rapports entre les parents, les enfants et les membres d’une même famille » (Giddens, 2004 : 223). Dans la description de ce processus, il énumère un certain nombre de caractéristiques que nous avions déjà soulignées dans le cadre de notre étude sur les techniques de développement personnel : l’amour comme moyen de communication privilégié, la démocratisation de la vie personnelle vécue par les femmes, la communication émotionnelle, mais aussi la domination incontestée de la mère (Giddens, 2004 : 163). Les photographies de naissance ont permis, nous semble-t-il, d’exemplifier parfaitement un aspect de ce phénomène, celui où le couple tente de devenir autonome. S’agissant d’un processus en cours, les interventions des autres membres de la famille peuvent apparaître comme autant d’obstacles à ce processus. Mais ils peuvent aussi être compris comme autant d’arrangements face à cette tendance qui à la fois fascine et effraye.

Les photographies de naissance mettent bien en relief la multiplicité des lectures du visuel. La photographie est construite pour le couple, mais elle peut aussi être analysée en lien avec l’évolution sociale. Le texte du chercheur devient alors primordial pour comprendre l’ensemble des éléments qui se trouvent « hors champ » ; mais, en retour, l’image permet de donner une impression plus fine du vécu analysé par le chercheur. Il faudrait donc, comme l’a fait Anne Attané (2011), souligner aussi la nécessaire collaboration entre l’écrit et l’image dès le début de la recherche pour l’élaboration d’un discours analytique satisfaisant.

Bibliographie

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Marie Hélène Sauner-Leroy
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"La photographie, un outil d’analyse des transformations sociales? L’album de naissance en Turquie." Revue Science and Video [Online]. Available: https://scienceandvideo.mmsh.fr/6-7/. [Accessed: 25 avril 2024]
Revue Science and Video (25 avril 2024) La photographie, un outil d’analyse des transformations sociales? L’album de naissance en Turquie. Retrieved from https://scienceandvideo.mmsh.fr/6-7/.
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